Florentins et commerçants, le passĂ© glorieux de la Porte de lâOrient, avec sa citĂ© dâOtranto, actrice et protagoniste dâun grand rĂ©seau dâĂ©changes commerciaux. Dans le dialecte du Salento on entend la phrase suivante : ‘Nienti era Lecce nanzi Otrantu’ traduite : Lecce nâĂ©tait rien en comparaison dâOtranto. La perle du Sud Ă lâĂ©poque lorsque elle Ă©tait la principale plateforme de transport de marchandises. Un passĂ© de lions que celui des Otrantins, qui a Ă©tĂ© stoppĂ© brusquement et dâune façon la plus cruelle de lâhistoire mĂ©diĂ©vale italienne. En lâan 1480 : 150 galĂšres turques avec Ă bord plus de 18000 hommes donnent lâassaut Ă la ville. Ce fut lâun des Ă©pisodes les plus grave et ignorĂ© de lâhistoire : envahir le sol italien et amener les troupes islamiques jusquâĂ St-Pierre. Mais le plan nâarriva pas Ă ses fins, Ă cause de la rĂ©sistance du peuple dâOtranto et de la mort du Sultan Mohammed II.
Quâarriva-t-il ? Lâun des Ă©vĂšnements les plus dramatique de son histoire, la prise de la citĂ© par les troupes turques, avec le martyr de 800 citoyens, qui ne voulurent pas se plier, ni adorer un dieu qui ne leur appartenait pas. Lâhistoire moderne a ignorĂ© ou traitĂ© avec superficialitĂ© ce sujet. En rĂ©alitĂ©, eut lieu un des Ă©vĂšnements de guerre pour question religieuse, les plus cruels que peut se rappeler lâhistoire, qui avait amenĂ© les turques Ă prendre possession de la ville. Elle faisait partie dâun projet de conquĂšte de la pĂ©ninsule et du SiĂšge de la PapautĂ©. Nous savons que lâempire turque, guidĂ© par le sulten Mahomed II (dit ‘il conquistatore’) sâĂ©tait bougĂ© Ă la conquete de lâEmprire Byzantin, provoquant aprĂšs plus de 1000 ans dâhistoire, la chute dĂ©finitive en 1453.
LâĂ©vĂšnement suscita stupeur et fit grand bruit Ă la SiĂšge de la papautĂ©. Le meme Mahomed II ne cacha pas ses propres dĂ©sirs dâexpansion, il aurait voulu conquĂ©rir lâOccident avec en secret son dĂ©sir dâamener ses chevaux au Vatican. Afin dâarriver Ă ses fins, il Ă©tablit une manĆuvre en tenaille : dâun part, remonter le long de la PĂ©ninsule balkanique et rejoindre en premier les terres vĂ©nitiennes puis la ville et de lâautre partir par la mĂ©diterrenĂ©e par la mer EgĂ©e pour arriver en Italie par les Pouilles. Le Turque engagea une longue guerre contre la RĂ©publique de la SĂ©rĂ©nissime qui en 1478 fut contrainte Ă la paix, puis il se concentra sur la 2Ăšme partie de la tenaille, sur la versant mĂ©ridional, projetant le dĂ©barquement sur le territoire des Pouilles. Au printemps 1480, il commença Ă amasser dans le port de Valone (Ă seul. 70 km dâOtranto) une grandes quantitĂ©s dâhommes et de navires. La pĂ©riode choisie pour lâattaque ne fut pas un hasard.
En effet, le contexte politique en Italie Ă©tait dominĂ© par les continuelles guerres entre les diverses principautĂ©s. En particulier le Roi de Naples Ferdinand dâAragon avait assiĂ©gĂ© la ville de Sienne laissant militairement dĂ©garnie la partie orientale de son propre rĂšgne. Venise, proche alliĂ©e de Florence, malgrĂ© le conflit subit et du aux turcs, continuait Ă dominer la mer et aucun dĂ©barquement en Italie ne pouvait avoir lieu sans son accord. Toute lâAdriatique Ă©tait un espĂšce de Golf de Venise et la ligne Otranto â Venise, en Ă©tant la limite mĂ©ridionale. Suivant une Ćuvre diplomatique les turcs eurent connaissance de la place quâils occupaient Ă Venise et dĂ©barquĂšrent dans les Pouilles.
Les VĂ©nitiens espĂ©raient ainsi de dĂ©tourner le Roi de Naples des opĂ©rations belliqueuses contre Florence. Une politique au souffle court, qui contrastait avec les traditions diplomatiques vĂ©nitiennes; on aurait ainsi replacer lâennemi napolitain par un plus grand et beaucoup du terrible : le turc islamique Mais Ă prĂ©valoir fut le fort ressentiment contre Ferdinando I dâAragona, temoin entre autre Ă un pas de di NicolĂČ Machiavelli qui se rappelant les Ă©vĂšnements, Ă©crit «Ma Iddio fece nascere un accidente insperato, il quale dette al Re e al Papa maggiori pensieri che quelli di Toscana». Les opĂ©rations militaires dans le port de Valone ne passĂšrent pas inobservĂ©s, mais les turcs ont su le cacher et firent en premier croire que lâobjectif Ă©tait Rodi ou Ragusa, puis dispersant les troupes, cachant ainsi un abandon des opĂ©rations.
Le Roi de Naples, sous-Ă©valuant lâobjectif, laissa Ă la Direction dâOtranto seulement 400 soldats et 2 capitaines : Francesco Zurlo e Giovanni Antonio Delli Falconi. Le matin du 28 juillet 1480, une vue terrifiante sâoffrit Ă lâhorizon dâOtranto : une flotte de 150 navires avec 18000 hommes Ă bord se dirigea vers la citĂ©. Les troupes dĂ©barquĂšrent dans une zone appelĂ©e Frassanito (le nom fut donnĂ© Ă une plage en souvenir de lâĂ©vĂšnement : Baie des turcs) et ils subirent ensuite le saccage des fermes des alentours crĂ©ant ainsi une zone de sĂ©curitĂ©. Ils avancĂšrent ver la ville oĂč ils firent une razzia dans les bourgs derriĂšre les murs. Otranto fut prise, ils assassinĂšrent 800 habitants qui refusaient dâadorer « Allah ».
LâĂ©vĂšnement bloqua le dĂ©veloppement dâOtranto, qui Ă©tait dĂ©jĂ en phase de dĂ©clin, suivant le sort de lâempire Byzantin. Durant la domination byzantine, dans la ville et dans les campagnes, ils se ravitaillaient dâarts et de lettres et au principal centre cuturel, fut donnĂ© le nom de Monastero Basiliano di San Nicola di Casole, qui Ă©tait une vraie et propre universitĂ© avec une grande bibliothĂšque, la plus grande du mezzogiono ainsi quâun scriptorium pour la copie des textes en grec et latin.